Passe sanitaire. Pierre Dharréville : "Veut-on vivre dans une société de contrôle permanent ?"

  • il y a 3 ans
Après l'adoption du projet de loi sanitaire par le Parlement , 74 députés de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel afin de censurer certains articles représentant une "atteinte disproportionnée et contraires à plusieurs droits et libertés que la constitution garantit". L'Humanité s'est entretenu avec Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône.

Le projet de loi rend obligatoire la vaccination des personnels des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, sapeurs pompiers, de certains militaires, ainsi que pour les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile.

Le Conseil constitutionnel, saisi lundi 26 juillet par 74 député-e-s des groupes Gauche démocrate et républicaine, de la France insoumise, Socialistes ainsi que Libertés et Territoires, rendra sa décision le 5 août sur la loi relative à la gestion de la crise sanitaire.

Les parlementaires alarment les membres de l'institution sur les dangers que fait peser l'extension du passe sanitaire sur de nombreuses libertés et "une atteinte au principe d'égalité".

Pierre Dharréville dénonce une première rupture d'égalité entre les salariés qui sont en Cdi et ceux qui sont en Cdd ou en intérim : "Les salariés en situation précaire pourraient voir leur contrat rompu du jour au lendemain, sous prétexte qu'ils ne remplissent pas les conditions du passe sanitaire".
"Concernant la suspension du contrat de travail pour les salariés en Cdi, sans rémunération évidemment, on peut se demander si le licenciement ne pourra pas être provoqué par cette absence liée au passe sanitaire" alarme le parlementaire.

"Si nous contestons le principe du passe sanitaire, nous ne contestons pas la nécessité d'engager une action publique en faveur de la vaccination." insiste l'élu.

Avec ce projet de loi, dès le 9 août, le passe sanitaire pourrait être étendu aux cafés, restaurants, foires et salons professionnels, ainsi qu'aux avions, trains, cars longs trajets et aux établissements médicaux sauf urgence. Et aux centres commerciaux sur décision des préfets.

"La méthode choisit est celle du chantage, de la pression et de la contrainte" prévient le député communiste.

Par ailleurs, les personnes dépistées positives au Covid-19 devront se placer à l'isolement pour une durée non renouvelable de dix jours dans le lieu d'hébergement qu'elles déterminent.

"Des mesures de contrôle permanent des uns par les autres, pour pouvoir continuer à vivre...Est-ce une société comme celle là que nous souhaitons ?" s'inquiète le député.

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