Le capitalisme mérite-t-il une bonne correction ? (3/4) - Ce soir (ou jamais!) - 17/04/2015
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Le capitalisme mérite-t-il une bonne correction?
Pour en parler :
Thomas Piketty, économiste
Thomas Piketty est économiste, directeur d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales. Il est spécialisé dans l’étude des inégalités économiques. Son dernier livre « Le capital au 21eme siècle » publié en septembre 2013, s’est vendu à plus d’1 million et demi d’exemplaires à travers le monde. Un succès public et critique qui lui a valu d’être reçu par de nombreux chefs d’état, dont Barack Obama et Kristina Krishner entre autres. Ce succès international lui vaut d’ailleurs d’être un des deux Français présent dans la liste « des 100 personnes les plus influentes du monde » publiée par le Time. Dans le « capital au XXIème siècle », il développe une analyse de l’augmentation des inégalités, en Europe et aux Etats-Unis notamment, dont il dit qu’elles ont retrouvé leur niveau du début du 20eme siècle. Il propose de lutter contre ce phénomène en mettant notamment en place un impôt mondial qui viendrait corriger les inégalités de revenus et de patrimoine à une échelle mondiale. En janvier 2015, il refuse la légion d’honneur en déclarant « je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de déclarer qui est honorable », en conseillant à François Hollande et Manuel Valls de se consacrer plutôt à la relance de la croissance en France et en Europe.
Fréderic Lordon, économiste et philosophe
Frédéric Lordon est économiste et philosophe directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE). Il est également membre du collectif « Les Économistes atterrés » dont le « nouveau manifeste » vient d’être publié. Il est l’auteur de nombreux livres « La politique du capital » (en 2002), « Jusqu'à quand ? : pour en finir avec les crises financières », « Conflits et pouvoirs dans les institutions du capitalisme », « La crise de trop : reconstruction d'un monde failli » ou encore « Capitalisme, désir et servitude : Marx et Spinoza ». Il est également l’auteur d’une pièce de théatre « D'un retournement l'autre : comédie sérieuse sur la crise financière en trois actes et en alexandrins ». Votre dernier livre est paru l’année dernière. Il s’agit de : « La malfaçon : monnaie européenne et souveraineté démocratique » une critique d’une idée de l’Europe déniant toute expression des souverainetés populaires. Il collabore régulièrement au journal Le Monde-Diplômatique. Dans le dernier numéro vous avez publié une charge virulente contre le livre de Thomas Piketty intitulé le « Marx du XXIème siècle ?»

Guy Sorman, essayiste

Guy Sorman, est essayiste. Il a enseigné l'économie à Sciences-Po Paris et dans de nombreuses universités étrangères. Il est un grand défenseur de l’économie de marché et des idées libérales ; citons à cet égard votre essai “La solution libérale”, publié en 1984, ou encore “L'État minimum” (1985). Il a en outre beaucoup travaillé sur le développement des pays pauvres, comme en témoigne son ouvrage intitulé “Le génie de l’Inde” (2000). Aujourd’hui, il occupe notamment la fonction de Président du groupe de presse France-Amérique. Dans « Journal d’un optimiste », paru en 2012, il s’insurge contre la tentation du repli et de la nostalgie d’une France éternelle, en affirmant que l’on peut être à la fois français, européen et "du monde",. Dans son dernier livre « Le cœur américain. Eloge du Don », publié en 2013, il explique que le don, le volontariat, les fondations, la philanthropie jouent un rôle central aux Etats-Unis, et favorisent l’emploi et la croissance.