ROSEN HICHER SURVIVANTE DE LA PROSTITUTION AVEC LES JEUNES POUR L'ABOLITION DU SYSTEME PROSTITUEUR !
  • il y a 11 ans
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Partagez l’appel "Génération Abolition de la Prostitution" publié dans Libération le 20/09/2013 http://www.liberation.fr/societe/2013/09/23/generation-abolition-de-la-prostitution_934081
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>> Héritier-e-s des combats pour l’égalité entre les femmes et les hommes et pour l’émancipation, nous appelons les jeunes à reprendre le flambeau. Nous défendons les acquis féministes – à commencer par le droit à l’avortement. Nous devons maintenant gagner de nouvelles libertés pour tout-e-s.

La prostitution est aujourd’hui la forme la plus brutale de la domination masculine. Elle est un obstacle à toute liberté sexuelle. Elle est un rempart contre l’égalité. Touché-e-s par la précarité et la misère, les jeunes sont les principales cibles du système prostitueur. En moyenne, les personnes prostituées le sont pour la première fois à 14 ans. Cela équivaut souvent à une condamnation à mort. L’espérance de vie des personnes prostituées est de 34 ans aux Etats-Unis. Elles subissent des violences. Elles sont davantage exposées aux infections sexuellement transmissibles. Elles sont stigmatisées, marginalisées, rejetées. Celles qui survivent à la prostitution gardent d’importants stigmates psychologiques.

Les victimes sont presque toujours des femmes, dont le désir sexuel est nié et à qui on impose un rapport sexuel en échange d’argent. Les clients sont toujours des hommes : ils achètent et imposent leurs propres désirs. Les proxénètes sont presque toujours des hommes qui en tirent profit au service d’une économie parallèle souvent internationale.

Nous refusons l’indifférence. En se taisant, notre société se fait complice de ce système archaïque. De nombreux discours s’en accommodent même en le justifiant au nom d’une soi-disant "liberté" de se prostituer. Un "choix" dicté par la misère, la domination masculine et les conditions d’exploitation économique, ce n’est jamais une liberté. De plus, la majorité des personnes prostituées sont les victimes des pratiques de l’esclavage moderne et de la traite des femmes. La seule liberté qui existe, c’est celle donnée aux clients d’abuser sexuellement des femmes.

Nous avons notre mot à dire sur la société dans laquelle nous voulons grandir et nous épanouir. Le marché, c’est la loi du plus fort. Faire de la sexualité un marché, c’est renoncer à l’égalité. Nous affirmons que lorsqu’il s’agit des sexualités, là où le désir libère, l’argent emprisonne. Nous refusons que la loi du marché piétine nos désirs sexuels : ils ne sont pas négociables, que l’on soit femme ou homme, quel que soit notre milieu social d’origine, notre orientation sexuelle ou notre couleur de peau. Nous souhaitons une société libérée, où l’égalité entre les femmes et les hommes, la justice et la protection des plus démuni-e-s sont garantis. Ce sont les conditions essentielles pour que la liberté sexuelle ne soit pas un simple slogan mais bien une réalité pour toutes et tous.

Aujourd’hui, en France, on pénalise les personnes prostituées, alors que les clients, eux, ne sont jamais inquiétés. Au contraire, à l’instar des 73% des 18-25 ans, nous voulons que soient enfin pénalisés les clients pour en finir avec cette impunité et que soient protégées les personnes prostituées. Nous voulons que soient renforcés les moyens de lutte contre toutes les formes de proxénétisme et que leurs victimes puissent voir leur préjudice réparé. Nous voulons aussi agir à la racine : généraliser les actions d’éducation à la sexualité et à l’égalité dès le plus jeune âge et mettre fin à toutes les représentations sexistes qui viennent nourrir le système prostitueur.

Notre combat n’est pas une leçon de vertu, c’est un combat social et politique. On nous rétorquera qu’on ne peut pas renverser une pratique séculaire. Nous répondrons que ce sont les mêmes arguments qui hier justifiaient la peine de mort ou l’esclavage. Tous deux ont été abolis. A nous d’en faire de même et d’être la génération de l’abolition. A nos élu-e-s qui détiennent aujourd’hui le pouvoir législatif, d’abolir le système prostitueur et de créer les conditions de sexualités égalitaires et libérées pour tou-te-s. A François Hollande, de comprendre l’urgence qui est la nôtre.

Premier-e-s signataires:
- Fatima Benomar, Secrétaire Générale des EfFRONTé-e-s
- Ivan Demanthon, Président de l’Union Nationale Lycéenne (UNL)
- Vanessa Favaro, Présidente de La Mutuelle des Etudiants (LMDE)
- Nordine Idir, Secrétaire Général du Mouvement des Jeunes Communistes Français (MJCF)
- Anne-Cécile Mailfert, Porte Parole d’Osez le féminisme ! (OLF)
- Thierry Marchal-Beck, Président du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)
- Hugo Pompugnac, Secrétaire Général de l’Union des Etudiants Communistes (UEC)
- Emmanuel Zemmour, Président de l’Union Nationale des Etudiants de France